Belle performance réalisée par la Tunisie en matière d’échanges commerciaux puisque le déficit commercial a baissé durant le premier trimestre 2021 de 12,4%, pour s’établir à -3069,335 millions de dinars (MD) contre -3505,654 MD au cours de la même période de l’année 2020, selon les données publiées, récemment, par l’Institut national de la statistique (INS).
La Tunisie a signé plusieurs accords commerciaux avec des pays frères et amis mais elle a subi des déficits importants, alors que les pays partenaires ont augmenté leurs exportations aux dépens de notre pays. C’est le cas, à titre d’exemple, de la Chine et de la Turquie qui ont vu le volume de leurs produits vendus à la Tunisie connaître une courbe ascendante en quelques années. La situation mérite donc une profonde réflexion pour trouver une solution radicale à cette situation dans la mesure où le déficit est devenu, sauf exception, structurel et durable. La Tunisie est appelée à diversifier les produits exportés et à dénicher de nouveaux débouchés en usant d’un marketing agressif ciblant des marchés à forte potentialité commerciale.
Les prémices sont plutôt bonnes dans la mesure où le taux de couverture a gagné, toujours au cours du premier trimestre de cette année, 3,4 points par rapport à la même période de l’année 2020 pour s’établir à 78,4%, durant le premier trimestre 2021, contre 75% durant la même période de 2020. Il s’agit de maintenir ce niveau d’exportation au cours des mois à venir pour améliorer les recettes en devises. Nos ventes ne doivent pas se limiter à quelques produits phares comme l’huile d’olive, les dattes et les agrumes, mais toucher d’autres secteurs comme ceux des industries mécaniques et électriques, du textile-habillement et du cuir et chaussure.
Des résultats encourageants
Les échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur aux prix courants, durant le premier trimestre de l’année 2021, montrent une augmentation des exportations de 6,2% pour atteindre 11.161,9 MD contre 10.514,9 MD au cours de la même période 2020. Malgré un contexte économique difficile marqué par la propagation de la Covid, la Tunisie a réussi le pari de l’exportation en augmentant les exportations vers divers pays. Même sur le marché traditionnel, en l’occurrence l’Europe, plusieurs niches sont encore disponibles et peuvent importer des produits tunisiens de diverses sortes. Encore faut-il s’approcher de ces marchés et leur proposer ces produits.
Les fournisseurs dans le monde se bousculent pour vendre leurs produits et il n’y a pas de place pour les frileux. D’autant plus que les produits tunisiens ont atteint, dans leur ensemble, un niveau de perfection similaire à celui des pays avancés et sont conformes aux standards internationaux.
Le pas qui reste à faire, c’est au niveau du marketing et des actions promotionnelles qui doivent cibler tous les marchés prometteurs sans baisser les bras devant les problèmes qui pourraient surgir.
Le Centre de promotion des exportations mène depuis des années déjà des actions d’envergure en vue d’impliquer les exportateurs dans des opérations de vente à large échelle grâce à des programmes élaborés dans ce sens. Le Famex a mis à cette occasion tout en œuvre pour pénétrer les marchés nouveaux ou approfondir la présence dans des marchés traditionnels peu exploités.
Légère hausse des importations
De leur côté, les importations ont enregistré, à fin mars 2021, une hausse de 1,5% contre une baisse de -11,4% durant le premier trimestre de l’année 2020. En valeur, les importations ont atteint 14.231,2 MD contre 14.020,6 MD durant la même période de l’année 2020. La Tunisie importe une grande partie de ses besoins de consommation du marché international. Elle est obligée, ainsi, de subir les fluctuations des prix de ces produits qui sont souvent revus à la hausse. C’est le cas, à titre d’exemple, des céréales, du pétrole, du sucre, de l’huile végétale, des médicaments, des produits finis et semi-finis destinés à l’industrie, des matières premières et des équipements divers. La production nationale étant dans l’impossibilité de satisfaire tous les besoins de consommation en ces produits, la Tunisie est obligée de se tourner vers l’importation.
Ainsi, notre pays reste dépendant, dans une large mesure, des produits importés pour la consommation des Tunisiens mais aussi pour faire fonctionner notre industrie. Il est nécessaire d’augmenter les produits fabriqués localement comme les médicaments pour diminuer un tant soit peu les importations. Il est possible de même de se passer de certains produits considérés de luxe comme certains fruits (bananes, kiwis) et les produits cosmétiques divers pour épargner les devises qui sont nécessaires à d’autres produits plus importants comme les médicaments, le pétrole et les produits de première nécessité.
La liste des produits à importer doit être revue et mise à jour régulièrement pour supprimer les produits dont les Tunisiens n’ont vraiment pas besoin. Pour prendre l’exemple du cosmétique, plusieurs unités de fabrication tunisienne offrent différents produits de qualité comparables à ceux vendus ailleurs.
En tout cas, au cours de ce premier trimestre, la Tunisie a marqué un point positif dans le domaine des exportations avec une légère baisse dans le domaine des importations. C’est un bon signe à confirmer au cours des prochains mois.
Notre pays est en mesure de compter davantage sur ses produits locaux pour satisfaire les besoins de consommation intérieure et dégager un excédent en divers produits à exporter vers les divers marchés internationaux.